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Ernest Denis - La Bohême depuis la Montagne-Blanche – Le triomphe de l’Eglise | « zpět na seznam textůKliknutím SEM přehrajete celý text. (kliknutím na danou větu ji přehrajete)
En 1526, après la bataille de Mohatch et la mort de Louis Jagellon, la Bohême et la Hongrie avaient accepté pour roi le frère de Charles-Quint , Ferdinand Ier . Ainsi se trouvait réalisé le projet si longtemps caressé par les Habsbourgs ; après deux siècles d’efforts, ils avaient enfin constitué, autour de la Marche de l’Est, un vaste empire qui, sur le moyen Dabune et l’Elbe supérieur, enserrait toute l’Allemagne méridionale. Comme au même moment le hasard des héritages apportait à leur famille l’Espagne et l’Italie, ils parurent vraiment appelés à gouverner le monde, et il leur eût suffi pour cela d’établir solidement leur autorité sur l’empire germanique et d’y transformer en dociles sujets leurs inconstants vassaux. Ils y seraient peut-être parvenus sans la Réforme. Par tradition, par intérêt, par instinct, ils se rangèrent du côté de l’Eglise. Le protestantisme luthérien, révolte de la conscience germanique contre la souveraineté universelle des papes, condamnait les ambitions oecuméniques des Habsbourgs ; en face de l’idée moderne de l’autonomie nationale, ils représentaient les traditions du moyen âge et de unité chrétienne. Entre eux et l’hérésie aucune conciliation n’était possible : la fatigue, la modération de quelques souverains, l’épouvante en face des ruines que l’on prévoyait amenèrent des trêves quelquefois assez longues, mais personne jamais ne les jugea définitives.
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