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Marcel Griaule - l’aventure du Musée de l’Homme | « zpět na seznam textůKliknutím SEM přehrajete celý text. (kliknutím na danou větu ji přehrajete)
En France, l’ethnologie devient une discipline universitaire au milieu des années 20, sous les efforts conjoints de l’anthropologue Paul Rivet, du philosophe Lucien Lévy-Bruhl et du sociologue Marcel Mauss . Un des élèves de ce dernier, Marcel Griaule, sera l’un des pionniers de la recherche de terrain.
Dès 1928, il part en Ethiopie, pour une année d’études linguistiques et ethnologiques, puis crée
en 1930 la Société des Africanistes. Dès lors, il conduit en Afrique les grandes expéditions scientifiques organisées par l’Institut d’Ethnologie : Dakar-Djibouti (1931-1933), Sahara-Soudan (1935), Sahara-Cameroun (1936-1937), Niger-Lac Iro (1938-1939). Griaule défend le principe d’une étude en profondeur de certaines sociétés africaines. Sur le travail de terrain, il recommande le cumul des compétences, et mobilise une équipe pluridisciplinaire d’ethnologues, de linguistes, de musicologues, d’archéologues, de naturalistes, de techniciens. Il demande à tous de se partager le travail et de quadriller l’espace pour porter, simultanément, un regard croisé et multiple sur le même événement. Surtout, il préconise l’utilisation des moyens audiovisuels les plus perfectionnés : "Le cinéma est un auxiliaire indispensable. Grâce à l’objectif, pas un détail désormais ne nous échappe (…) J’estime que, désormais, tout explorateur qui part en mission d’études doit emmener avec lui un opérateur de prises de vues".
Ainsi, la seconde mission Dakar-Djibouti marque une date dans l’histoire des expéditions ethnographiques : avec entre autres l’aide de Michel Leiris, secrétaire-archiviste (futur auteur de L'Afrique fantôme), André Schaeffner, musicologue, Deborah Lifchitz, linguiste, Marcel Griaule répertorie 3 600 objets, 3 000 clichés, 200 enregistrements sonores, près de 300 manuscrits .
Alors qu’il poursuit ses travaux en Afrique, à Paris, l’exposition coloniale de la Porte Dorée fait fureur. Le public s’y précipite, irrésistiblement attiré par l’éternelle image de la "vahiné" et le mythe du "cannibale". Et les surréalistes de crier au scandale : "Ne visitez pas l’exposition coloniale ."
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