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Thierry Blöss - Le vieillissement accentue les inégalités entre hommes et femmes | « zpět na seznam textůKliknutím SEM přehrajete celý text. (kliknutím na danou větu ji přehrajete)
Les différences entre hommes et femmes se creusent au cours du vieillissement et prennent une nouvelle dimension avec l’augmentation de la durée de vie, car si les femmes vivent plus longtemps que les hommes, elles vieillissent dans de plus mauvaises conditions . Les données concernant la composition démographique et la distribution des revenus des plus de 60 ans sont éloquentes : les ménages d’un e personne, presque toujours une femme, sont les plus pauvres. Les pensions de retraite des femmes sont inférieures de plus du tiers de celles des hommes. Les femmes retraitées perçoivent une pension mensuelle moyenne de 5 926 F et les hommes, de 8 877 F (Parant, 2000). Les handicaps subis par les femmes dans leur vie professionnelle et familiale se cumulent au cours de leur existence et s’accentuent à mesure de leur vieillissement. Le niveau des pensions reflète les effets des carrières incomplètes et peu qualifiées, malgré les avantages spécifiques attribués aux femmes qui ont élevé des enfants (en France par exemple, chaque enfant élevé donne droit à l’équivalent de deux années de cotisations). Dans un contexte de des retraites, comme en Angleterre, où le système perd en grand partie ses éléments redistributifs, un nombre croissant de femmes tombe en dessous du seuil de pauvreté en accédant à la retraite et doit, pour survivre, faire appel aux services d’assistance pour indigents (Ginn et Arber, 1999). Le veuvage fréquent des femmes, dû à la surmortalité masculine conjuguée à la différence d’âge entre conjoints (les hommes étant généralement plus âgés), accentue ce problème économique tout en le cumulant au problème de la solitude des femmes. L’amélioration globale et importante des retraites n’a pas réduit les inégalités entre sexes, qui demeurent massives, reflétant la persistance des inégalités de sexes dans la vie professionnelle… … Les désavantages féminins à la vieillesse ne se limitent pas à leur plus grande fréquence d’infériorité économique, ils sont aussi puissants dans un registre plus symbolique, celui de l’identité personnelle associée à l’image corporelle.
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