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Jacques Rupnik - La politique européenne de voisinage (PEV) et sa réception | « zpět na seznam textůKliknutím SEM přehrajete celý text. (kliknutím na danou větu ji přehrajete)
Selon la formule de l’ancien président de la Commission, Romano Prodi, la particularité de la PEV réside dans le projet de construire un « cercle d’amis » autour de l’UE auquel on promettrait « tout sauf les institutions », c’est-à-dire tous les avantages potentiels d’une relation étroite avec l’UE sans la perspective de l’appartenance . La politique européenne de voisinage a été élaboré en deux temps. D’abord en mars 2003 avec le document intitulé Wider Europe (Europe élargie) qui proposait la construction d’un espace de paix, de stabilité et de prospérité avec un « cercle d’amis » autour de l’UE sans exclure la posibilité de l’élargissement. Mais en mai 2004, c’est-à-dire simultanément avec l’élargissement à l’Est, la Commission européenne publie un document « stratégique » définissant la « politique européenne de voisinqge ». Glissement sémantique qui annonce un changement de cap sur la possible poursuite de l’élargissement de l’UE. De fait, le double objectif de la PEV est dorénavant de « partager les bénéfices de l’élargissement de 2004 avec les pays limitrophes en renforçant la stabilité, la sécurité et la prospérité des pays concernés dans des conditions distinctes d’une adhésion à l’UE ». Elle veut « empêcher l’apparition de nouvelles lignes de division entre l’UE élargie et ses voisins et leur offrir une possibilité de participer à différentes activités de l’UE par l’accroissement de la coopération politique, sécuritaire et culturelle ». Et le document de poursuivre en indiquant l’étendue de son ambition : « La relation privilégiée avec les voisins se fondera sur un engagement commun envers des valeurs partagées principalement dans les domaines de l’état de droit, de la bonne gouvernance, le respect des droits de l’homme, y compris celui des minorités, la promotion de relations de bon voisinage ainsi que les principes de l’économie de marché et du développement durable. On recherchera aussi des engagements dans certains domaines essentiels des relations extérieures de l’UE, y compris, en particulier, la lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive ainsi que le respect du droit international et des efforts pour obtenir la résolution des conflits. »
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